à-propos

Né à Bordeaux en 1995, Maëlle Berthoumieu étudie l’architecture à Bruxelles à l’école La Cambre-Horta ULB. Elle y découvre une approche sensible du terrain d’architecture, mêlant outils socio-anthropologiques et pédagogie par le faire. Elle habite un an au Japon, étudiant à Tohoku University à Sendai pour mener une recherche sur la reconstruction après le tremblement de terre et tsunami dans la région de Miyagi. Témoin de la confrontation entre planification gouvernementale et réalité du territoire elle s’intéresse à la résilience des dynamiques locales.
De retour à Bruxelles, elle travaille pour l’association PEROU (pôle d’exploration des ressources Urbaines), articulant action sociale et architecturale pour soutenir des pratiques citoyennes d’hospitalité envers des personnes exilées.

Elle travaille comme architecte au sein de la coopérative Havresac puis en collaboration avec Laura Muyldermans. Elle nourrie en parallèle son côté manuel au sein du collectif de batisseur·euses Plastikin, où elle expérimente la conception et construction de projets d’architectures à petite échelle à partir de matériaux réemployés. Animée par le travail en atelier, elle complète son parcours par la formation Métal & Mécaniek à la Zinneke, une parade bruxelloise artistique participative dont elle prend part à la réalisation des chars en 2022 et 2024. Elle développe depuis un terrain de jeu entre savoir-faire techniques, actions sociales et poétiques, souvent en collaboration avec d’autres artistes et collectifs à Bruxelles et au delà !

Architecte indisciplinée, elle oriente sa pratique artistique vers des contrées hybrides, transdisciplinaires, manuelles, affranchies des règles normées et génériques du cadre de l’architecture conventionnelle. A l’heure de la surspécialisation, elle vise une pratique généraliste de la création, entre conception et construction, entre art et artisanat.

Fascinée par l’architecture vernaculaire conçue sans architectes, elle s’émerveille devant des savoirs faire populaires et traditionnels, des besoins traduits en espaces de manière incrémentale. Le dessin, le relevé d’espaces et la tentative de description sont des outils qu’elle convie dans l’observation de l’existant, considérant le lieu, le paysage, son histoire et les formes de vies qui l’habitent. À l’attention de ce qui existe déjà et de la réalité socio-culturel d’un territoire, elle travaille à reconnaitre ou amplifier des dynamiques citoyennes et collectives, des gestes et manières situées d’habiter un espace.

Son travail se mesure à échelle humaine, proche d’une culture du quotidien et du réel, dans une relation active et créative avec les lieux et les gens. Sa pratique s’épanouie par la ré-appropriation et transmission de savoirs faire, la volonté de s’autonomiser dans nos modes de production artistiques et nos manières d’habiter le monde. Elle s’articule de la conception à la construction d’installations, de scénographies, de micro-architectures, de structure nomades, mécaniques ou foraines, d’arts plastiques et graphiques. Elle pratique la soudure et la couture, elle aime associer les natures opposées du textile souple et vivant avec l'esthétique de machines d’acier brut et leur magie mécanique. Cherchant tant que possible à inclure le public au travers de ses interventions elle réalise des constructions communautaires, des installations immersives et interactives, des productions participatives et collaboratives.

Maëlle défend une approche sensible et subversive, entre ludique et poétique, fonctionnel et futile, qui renoue avec le vivant et le plaisir. Son imaginaire et ses savoir-faire se nourrissent de projets en collectifs et de collaboration avec d’autres artistes. Elle aime les cheminements et la profusion de réflexions en chorale, la force du groupe, l’enthousiasme et les utopies que génère la joie partagée.